Katrie Chagnon

Katrie Chagnon

PhD 2017, Université de Montréal
Professeure associée, Département d’histoire de l’art, UQAM
Directrice artistique, Magazine culturel Spirale

Katrie Chagnon est historienne de l’art, commissaire d’exposition et chercheuse spécialisée dans le champ des théories et des discours sur l’art, ainsi que des approches psychanalytiques, féministes et phénoménologiques. Actuellement professeure associée au département d’histoire de l’art de l’UQAM, elle a occupé de 2015 à 2018 le poste de conservatrice de recherche Max Stern à la Galerie Leonard & Bina Ellen de l’Université Concordia, où elle a réalisé plusieurs projets de commissariat et de publication. Dans sa thèse de doctorat, qui sera publiée prochainement, elle a proposé une étude approfondie de la dimension fantasmatique des œuvres théoriques de Michael Fried et de Georges Didi-Huberman. Ses recherches actuelles s’inscrivent dans le prolongement de ce travail d’historiographie critique fondé sur une approche renouvelée de la psychanalyse. Katrie Chagnon est également active depuis de nombreuses années dans le milieu des arts visuels et de la culture, notamment en tant que directrice artistique et membre du comité de rédaction du magazine Spirale.

En quoi vos études d’histoire de l’art vous servent-elles dans votre métier actuel et qu’est-ce qui a été pour vous l’aspect le plus précieux de votre parcours doctoral ?

Depuis plusieurs années, j’évolue dans des contextes de travail académiques où ma formation en histoire de l’art joue un rôle crucial. Les solides connaissances et compétences que j’ai acquises à travers mes études m’ont notamment permis d’occuper un poste de conservation et de recherche dans une galerie universitaire dédiée à l’art contemporain et d’y développer des projets fondés sur l’érudition, en mettant à profit les questionnements critiques issus de mes études supérieures. En raison de mes expertises particulières, je suis par ailleurs fréquemment sollicitée pour participer à des activités intellectuelles ou professionnelles qui me permettent chaque fois d’inscrire mon bagage d’historienne de l’art dans une perspective interdisciplinaire. De même, lorsque j’écris sur le travail de certain.e.s artistes ou que je réalise des expositions à titre de commissaire, je me sers inévitablement des savoirs historiques et théoriques que m’ont apportés ma formation.

Outre une période extrêmement précieuse consacrée à la pensée et à l’écriture, ce que je retiens avant tout de mon parcours doctoral, ce sont des rencontres stimulantes avec les collègues, les professeur.e.s, d’autres chercheurs.ses, ainsi qu’avec les étudiant.e.s à qui j’ai eu l’occasion d’enseigner. Tant dans les séminaires que dans les colloques et les activités plus informelles ayant ponctué mes années de doctorat, les échanges intellectuels que j’ai pu établir avec des pairs et des mentors ont été pour moi des plus formateurs.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui s’apprête à entreprendre des études doctorales en histoire de l’art ?

Le doctorat est une aventure tout aussi excitante qu’exigeante. Ceux et celles qui entreprennent des études doctorales en histoire de l’art devraient ne pas perdre de vue les questions et les intérêts qui les animent profondément, tout en acceptant de se laisser entraîner par moments sur des terrains moins connus ou plus risqués. Et surtout, il ne faut pas se décourager ! Le travail de recherche et de réflexion ne fonctionne pas toujours selon le rythme ou la trajectoire qu’on voudrait lui imposer. Accepter cela permet, je crois, d’apaiser une partie du stress qui accompagne l’expérience de la rédaction et d’alimenter plutôt le plaisir qu’elle suscite.